Zones sensibles

L'espace culturel de la Fondation Grand Chasseral offre un lieu, symboliquement logé au cœur de la région, qui affirme et met en exergue l'importance du champ culturel, de ses acteurs et actrices, mais aussi, plus fondamentalement, de toutes les démarches créatives et ouvertes.
La région Grand Chasseral est en effet l'heureuse bénéficiaire d'une culture vive et diversifiée, mêlant insensiblement intérêt populaire, gestes artistiques authentiques et exigence rigoureuse, mais - propre à une région non-urbaine –sans l'avoir jusqu'alors revendiquée distinctement.
Si la démarche Grand Chasseral est un programme de renforcement
de l'image régionale qui procède par révélation d'une richesse existante, mais non affichée directement, ce nouvel espace la prolonge résolument. Il est appelé à démontrer durablement le rôle essentiel que joue le champ culturel dans la région.

Patrick Linder, Président Fondation Grand Chasseral

À travers les liens qu'entretiennent les œuvres, l'exposition nous invite à questionner nos modes de consommation et leurs conséquences. Elle ouvre ainsi une réflexion urgente à mener sur nos rapports à nos environnements contemporains et notre responsabilité à poursuivre nos questionnements et nos actions face aux défis écologiques et sociétaux d'aujourd'hui et de demain.

Swann Thommen, Conception de l’exposition

Maude Schneider, Saint-Imier

GOLDEN GARBAGE, 2013, Moulage, grès de coulage

Dans l’installation "Golden Garbage", composée de trois sacs de poubelle réalisés en céramique, l'artiste Maude Schneider nous donne à voir un objet-symbole de nos mondes de consommation. En jouant sur son esthétique et les couvrant d'un émail or, elle sublime ainsi cet objet du quotidien lui conférant une dimension précieuse et iconographique.

Julien Heimann, Tramelan

EVERYBODY WANTS TO BE UNIQUE, 2025, Impression Fine Art

L’artiste Julien Heimann nous présente un diptyque intitulé "Everybody wants to be unique". Ces deux images questionnent nos rapports au tourisme de masse et ses conséquences sur nos comportements collectifs. Par un jeu subtil de manipulation numérique, Julien Heimann densifie la présence humaine jusqu'à l'absurde évoquant ainsi de manière ludique nos rapports au monde et à sa selfication.

Gregoire Vorpe, Saint-Imier

HORS-PISTE, 2024, Encre de Chine, tampon

LLa pratique artistique de Grégoire Vorpe témoigne d'une conscience écologique aiguisée et tente par des procédés formels de matériaux et de répétition de nous faire prendre conscience des enjeux contemporains et de notre influence négative sur la nature. Avec son œuvre "Hors-piste" composée de plus de 23'000 répétitions d'un tampon en forme de pelle mécanique, il se joue d'un événement de 2023 lorsque trois engins d'excavation sont à l'œuvre depuis plusieurs semaines sur le glacier valaisan Théodule afin de préparer les pistes pour la première épreuve de la saison de ski alpin qui s'annonce. Les images montrant des pelleteuses en train de remodeler le glacier font rapidement le tour des réseaux sociaux et soulèvent la colère de la population. La course est finalement annulée pour cause de mauvais temps. La nature aura cette fois-ci le dernier mot.

Jonathan Burki, La Neuveville

ESSENCES SONORES, 2025, Bois, transducteurs, lecteur de média

Dans ce projet, l'artiste Jonathan Bürki intervient en créant une installation sonore immersive où des planches de bois issues d'essences locales menacées deviennent des supports de diffusion. Fixées à des enceintes vibrantes, elles transmettent la musique et le son directement par la matière. Le spectateur est invité à coller son oreille au bois pour une expérience intime et sensorielle, à la fois écologique et poétique.

Conception de l’exposition : Swann Thommen et Julien Annoni

 

Avec le généreux soutien de l’AIB